đŠ Nous Autres Civilisations Nous Savons Maintenant Que Nous Sommes Mortelles
StephanA. Brunel Administrateur civil, Ă©crivain LâĂšre des grandes migrations et les criminels qui ont ouvert nos frontiĂšresLâoligarchie des ectoplasmes et des crĂ©tins : la fin de la culture gĂ©nĂ©raleIls prendront nos Ă©glises car nous ne savons pas les dĂ©fendre « Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » Quand Paul ValĂ©ry Ă©crit
Citationde Paul ValĂ©ry. â Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. â.
Lesessais de ValĂ©ry traduisent ses inquiĂ©tudes sur la pĂ©rennitĂ© de la civilisation (« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles »), lâavenir des « droits de lâesprit », le rĂŽle de la littĂ©rature dans la formation, et la rĂ©troaction du progrĂšs sur lâhomme. Sa sĂ©rie « VariĂ©tĂ© » (I, II, III, IV, V) se compose dâun autre type dâĂ©crits
Lidée d'un déclin nécessaire et définitif de toute civilisation reflÚte une vision anthropomorphique de la société, que l'histoire ne dément pas toujours : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles », dira Paul Valéry se penchant sur le naufrage de l'Europe pendant la Grande guerre.
InterpellĂ©sur La Crise de lâEsprit et sa fameuse phrase initiale (« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles » [ValĂ©ry, 1924 : 988]), lâauteur en appelle Ă la mĂ©fiance et Ă la circonspection concernant les affirmations sur lâhistoire et la civilisation, et finit par Ă©crire : « Câest un jeu ; ce nâest quâun jeu.
parPaul ValĂ©ry (1871-1945), La Crise de lâesprit (1919). Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, dâempires coulĂ©s Ă pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siĂšcles avec leurs dieux et leurs lois, leurs acadĂ©mies et
Nous autres, civilisations, savons maintenant que nous sommes mortelles." - Valéry - Citation - Source: La crise de l'esprit . Chercher Citations ; ThÚmes & mots-clés ; Auteurs ; Citation du jour ; Citation de Paul Valéry - Nous autres, civilisations, savons maintenant que Biographie - Paul Valéry: Ecrivain, poÚte et philosophe français. Naissance: 1871 - DécÚs
Nousautres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Paul ValĂ©ry Contexte historique : 1919 Paul VALĂRY (1871-1945), La Crise de lâesprit (1919). PremiĂšre Guerre mondiale, Ă©pilogue. Mot cĂ©lĂšbre et prophĂ©tique dâun intellectuel trĂšs
DePaul Valery, aprĂšs la premiĂšre guerre mondiale : Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, dâempires coulĂ©s Ă pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siĂšcles avec leurs dieux et leurs lois, leurs acadĂ©mies et
QCMde culture gĂ©nĂ©rale, qcm :CULTURE GĂNĂRALE - HISTOIRE, GĂOGRAPHIE, ART, LITTĂRATURE (concours PASS - 2008), question : Parmi les auteurs suivants, qui constate en 1919 : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles » ?
Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles" Nous devons Ă un militant du CPTG la traduction d'un article d'ATTAC Italie. Il nous a paru assez pertinent pour que
Nous autres, civilisations, lançait Paul Valery au dĂ©but du XXe siĂšcle, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » Le coup fut douloureux pour la pensĂ©e occidentale, dĂ©jĂ Ă©branlĂ©e, Ă la fin du XIXe siĂšcle, par lâannonce nietzschĂ©enne de la mort consommĂ©e de Dieu. Ainsi, ceux qui ne croyaient plus aux arriĂšre-mondes religieux Ă©ternels devaient sâhabituer Ă
Surles pas de Paul Valéry -"nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles"-, Régis Debray prend la civilisation occidentale comme objet d'étude. Non pas pour une grande fresque historique et transversale mais pour l'étude des germes de sa croissance sur la terre d'Amérique, de ses cousinages et métissages avec l'Europe, et de son retour, que certains
8 Vers une civilisation planĂ©taire. Nous savons dĂ©sormais que les civilisations naissent, croissent, vieillissent, et meurent. Et comme le disait fort justement ValĂ©ry, «Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ». Câest une rĂ©alitĂ© qui semble inĂ©luctable. Cependant, en ce dĂ©but de XXIĂšmesiĂšcle
Citationde Paul ValĂ©ry - Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Accueil; Auteurs; ThĂšmes ; Citation de Paul ValĂ©ry âNous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles.â â Paul ValĂ©ry. Facebook. Twitter. WhatsApp. Image. Citation en image: tumblr. Pinterest. Autres citations de Paul ValĂ©ry âLa guerre, un
iLcrZEc. Nous autres, civilisations, savons maintenant que nous sommes mortelles. » LâĂ©quivocitĂ© de la rĂ©flexion de Paul ValĂ©ry, dans la Crise de lâesprit 1919, met Ă la fois en perspective le caractĂšre vulnĂ©rable de cette civilisation qui se sait dĂ©sormais aussi fragile quâune vie », comme lâĂ©crit lâauteur quelques lignes plus loin ; et sa force lĂ©tale capable de porter la vie a des sommets de grandeur, la civilisation est Ă©galement aurĂ©olĂ©e dâune puissance de destruction insoupçonnable jusquâalors. Si cette sentence a pu marquer le XXe siĂšcle et permettre dâinterroger les totalitarismes quâil a vu prospĂ©rer, elle semble sâappliquer avec plus de force encore Ă lâaube de ce troisiĂšme millĂ©naire, qui voit, avec lâapparition du transhumanisme, se redessiner Ă une vitesse vertigineuse les contours de lâhumanitĂ© Ă venir. De lâhomme augmentĂ© au posthumain, le transhumanisme revĂȘt des visages multiples qui semblent cependant tous annoncer un bouleversement radical de la nature mĂȘme de lâhumanitĂ© et lâon oscille entre la fascination et lâeffroi devant les scĂ©narios de science-fiction qui nous sont prĂ©sentĂ©s. Ce mouvement culturel et intellectuel affirme quâil est possible et dĂ©sirable dâamĂ©liorer fondamentalement la condition humaine en dĂ©veloppant et diffusant largement les techniques visant Ă Ă©liminer le vieillissement et Ă amĂ©liorer de maniĂšre significative les capacitĂ©s intellectuelles, physiques et psychologies de lâĂȘtre humain » 1. La transformation de lâhomme, envisagĂ©e au niveau individuel, ou par la crĂ©ation dâun humain augmentĂ© », qui constituerait une nouvelle espĂšce, une humanitĂ© + symbolisĂ© H+ dans lâhybridation qui est faite de lâhomme et de la machine, peut affecter diffĂ©rentes facultĂ©s de lâĂȘtre humain capacitĂ©s physiques ou cognitives, longĂ©vitĂ© ou immortalitĂ©. Si aucun irĂ©nisme ou aveuglement nâest permis face Ă de tels enjeux, tant dans les politiques de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© internationale que dans le recours aux techniques bio-mĂ©dicales en vue de neuro-amĂ©lioration de la personne non malade », on peine cependant Ă dĂ©mĂȘler les faits des oracles de certaines pythies contemporaines. Câest la caractĂ©ristique premiĂšre de la technologie, Ă©crit Don DeLillo, dâun cĂŽtĂ© elle suscite un appĂ©tit dâimmortalitĂ©, de lâautre elle provoque la peur de lâextinction universelle » 2. Ă la fragilitĂ© de la vie, Ă la vulnĂ©rabilitĂ© de lâexistence qui apparaĂźt avec tant de force aprĂšs les ravages du XXe siĂšcle ou en des temps de crise Ă©cologique que lâon nous prĂ©sente comme sans prĂ©cĂ©dent, le transhumanisme rĂ©pond avec de mirifiques promesses de vie Ă©ternelle⊠mais il semble dans le mĂȘme temps annoncer une aliĂ©nation radicale aux diffĂ©rentes technologies. La dĂ©couverte de ce Nouveau Monde nous rĂ©servera-t-elle le mĂȘme traitement quâaux derniers natifs des terres conquises ? Pourtant dĂ©fenseurs de la recherche et du progrĂšs, Bill Gates ou Stephen Hawking sâinquiĂštent de lâavĂšnement dâune superintelligence artificielle capable de pulvĂ©riser notre espĂšce. Si nous ne voulons pas ĂȘtre obsolĂštes dĂšs la naissance, si nous voulons rester les ĂȘtres les plus Ă©voluĂ©s, nous faut-il devenir des robots nous aussi ? PĂ©riode de rupture fondamentale, comment notre dĂ©but de troisiĂšme millĂ©naire sera-t-il jugĂ© par la postĂ©ritĂ© ? Quelle forme prendra cette postĂ©ritĂ© et surtout, de quel jugement sera-t-elle capable ? Accro aux nouvelles technologies Il importe de distinguer au sein du discours profĂ©rĂ© sur lâintelligence artificielle IA et sur lâĂ©volution des nano et biotechnologies, les progrĂšs scientifiques rĂ©els, de la prophĂ©tie que certains prĂȘtres du techno-progressisme font passer pour imminente. De fait, lâirruption de lâintelligence artificielle dans nos vies nâest plus une option que lâon pourrait dĂ©cocher, un interrupteur que lâon aurait encore le loisir dâĂ©teindreâŠelle est devenue indispensable, nĂ©cessaire, elle prend forme de dĂ©terminisme. Tout le monde est accro aux nouvelles technologies sans forcĂ©ment sâen rendre compte on regarde en moyenne 150 fois par jour son tĂ©lĂ©phone portable. Il existe dâailleurs un droit Ă©lĂ©mentaire Ă la connexion comme il existe un droit Ă lâĂ©lectricitĂ©. Les opĂ©rateurs ne peuvent arrĂȘter brutalement la connexion dâun client insolvable, mais seulement rĂ©duire son dĂ©bit, comme un fournisseur dâĂ©lectricitĂ© doit en assurer une fourniture minimale. Chacun de nous informe et nourrit la pieuvre tentaculaire des GAFA Google, Apple, Facebook, Amazon et des BATX chinois Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi, par lâensemble des donnĂ©es que nous leur fournissons. Cependant on ne peut accorder un crĂ©dit absolu aux chantres de ce que lâon appelle lâ Ăšre de la singularitĂ© » prise au sens large, cette expression dĂ©signe un avenir dans lequel lâintelligence des machines dĂ©passera allĂšgrement celle des humains qui les ont créées, actant dĂ©finitivement la fusion entre la vie technologique et la vie biologique avec comme promesse ultime la rĂ©solution des problĂšmes humains les plus complexes ; cette dĂ©claration radicale de techno-progressisme exerce une influence patente sur la culture de la Silicon Valley et ainsi sur lâimaginaire liĂ© aux nouvelles technologies. Si ces scientifiques disposent de moyens humains et financiers exorbitants leur permettant de travailler activement au monde quâils appellent de leurs vĆux, il semble cependant nĂ©cessaire de sâattacher Ă la chronologie afin de dĂ©mĂȘler le prophĂ©tique du scientifique. On peut, schĂ©matiquement, retenir quatre formes dâintelligence artificielle. Câest la partition que propose le Dr Laurent Alexandre dans La guerre des intelligences, intelligence artificielle versus intelligence humaine 3. De 1960 Ă 2010 apparaĂźt une premiĂšre forme dâIA lorsque les algorithmes sont programmĂ©s manuellement. Câest ce systĂšme que lâon trouve lorsquâil sâagit par exemple de coder un site internet. Ă partir de 2012 apparaĂźt le deep learning qui commence Ă dĂ©passer lâhomme sur des taches bien spĂ©cifiques, par exemple en reconnaissance visuelle. Il sâĂ©duque plus quâil ne se programme ce qui donne une force terrible aux GAFA et aux BATX. Selon Laurent Alexandre, il peut concurrencer un radiologue mais pas un gĂ©nĂ©raliste. Il lui manque pour cela la mĂ©moire et la transversalitĂ©, troisiĂšme forme dâintelligence qui Ă©merge doucement mais ne sera opĂ©rationnelle que vers 2030. Celle-ci pourrait se faire passer pour un homme, ce qui pose de redoutables problĂšmes de sĂ©curitĂ©. La quatriĂšme forme de lâintelligence artificielle nâest en revanche pas encore apparue elle est celle de tous les scĂ©narios de science-fiction. Elle serait lâapparition dâune conscience artificielle, IA dite forte, câest-Ă -dire capable de conscience de soi et de sentiments. La date de son Ă©mergence est lâobjet de querelles irrationnelles et messianiques chez les spĂ©cialistes. Aujourdâhui, Ă©crit Laurent Alexandre, lâIA ressemble encore Ă un autiste atteint dâune forme grave dâAsperger qui peut apprendre le bottin tĂ©lĂ©phonique par cĆur ou faire des calculs prodigieux de tĂȘte mais est incapable de prĂ©parer un cafĂ©. » On peut donc sâinterroger sur la performativitĂ© de telles prophĂ©ties les ordinateurs deviendront-ils un jour des ĂȘtres conscients ou ne seront-ils jamais que des calculateurs sophistiquĂ©s incapables de toute Ă©motion ? LâincohĂ©rence fondamentale et pourtant Ă©lĂ©mentaire qui semble cantonner ce scĂ©nario Ă un horizon dont on sâapproche sans jamais lâatteindre est lâidĂ©e selon laquelle le vivant pourrait ĂȘtre compris Ă lâaide dâun modĂšle mĂ©canique. Câest un paradigme technicien qui prĂ©side Ă la rĂ©flexion transhumaniste. Pour que lâesprit puisse ĂȘtre tĂ©lĂ©chargeable dans une machine, encore faudrait-il quâil soit matĂ©riel. Cette idĂ©ologie prĂ©suppose que lâon puisse rĂ©duire lâhomme Ă ses donnĂ©es biologiques et que lâon puisse rĂ©duire le vivant Ă lâinformation qui le structure puisquâun code gĂ©nĂ©tique est Ă lâorigine du vivant, il doit ĂȘtre possible dâen Ă©tablir un codage informatique. De lâADN aux donnĂ©es informatiques il nây a donc quâun pas. Ainsi, Ray Kurzweil, fervent zĂ©lateur du transhumanisme, Ă©crit que nos corps biologiques version sont fragiles et sujets Ă quantitĂ© de dysfonctionnements, sans mentionner les laborieux rituels de maintenance quâils requiĂšrent ». Lâordinateur nâest pas compris par anthropomorphisme mais câest lâhomme auquel on applique un vocabulaire informatique. Cette conception mĂ©caniciste du systĂšme se fonde sur une permanente quĂȘte dâamĂ©lioration du processus et procĂšde donc dâune logique de lâartefact qui ignore que nous serons toujours devant le vivant comme devant un mystĂšre, condamnĂ©s Ă nous rĂ©pandre en hypothĂšses sur sa constitution sans maĂźtriser les complexitĂ©s dâune totalitĂ© qui ne peut se rĂ©duire Ă la somme de ses parties. Mieux masquer nos asservissements Si les idĂ©es de crĂ©er une conscience artificielle ou dâabolir la mort sont bien lointaines, sans doute participent-elles de cette sidĂ©ration mĂ©dusĂ©e devant les pythies du transhumanisme qui nous fait oublier lâaliĂ©nation quotidienne qui est la nĂŽtre. Le transhumanisme nous promet des lendemains qui chantent pour mieux masquer nos rĂ©veils entre smartphone et ordinateur. De fait, câest un vĂ©ritable asservissement Ă la machine qui sâorchestre sous prĂ©texte de permettre notre libĂ©ration des lois de la nature. Nous sommes dĂ©sorientĂ©s dans un monde oĂč le GPS pense Ă notre place, incapables dâĂ©crire français pour avoir trop usĂ© de la correction orthographique et les femmes congĂšlent leurs ovocytes pour ĂȘtre rentables plus longtemps⊠Le transhumanisme ne cesse dâen appeler Ă lâimaginaire de la souverainetĂ© individuelle mais ne laisse prĂ©sager quâune radicalisation de lâaliĂ©nation », Ă©crit Olivier Rey dans Leurre et Malheurs du transhumanisme 4. Pire, sans doute le transhumanisme nâest-il pas un progrĂšs mais la solution dâun problĂšme dĂ» Ă la technique demain des robots de Calico, complexe de biotechnologies appartenant Ă Google, permettront de lutter contre les formes autistiques dues Ă lâusage abusif des NTIC 5 des jeunes japonais en leur tenant compagnie. Câest le sens des cyborgs cybernĂ©tic organism qui ont pour but de modifier les fonctions corporelles de lâhomme pour rĂ©pondre aux exigences des environnements extraterrestres ». Lâhomme augmentĂ© nâest que le produit dâun monde ravagĂ© câest la situation diminuĂ©e de lâhomme contemporain qui rend allĂ©chantes les perspectives transhumanistes. Heidegger le prĂ©disait, on ne guĂ©rit de la technique que par la technique. Olivier Rey met en exergue les trois stratĂ©gies employĂ©es afin dâimposer le transhumanisme on commence par faire danser devant vos yeux les promesses dâun transhumanisme messianique demain, la mort sera abolie et votre corps invulnĂ©rable. La deuxiĂšme stratĂ©gie est la banalisation si vous refusez le transhumanisme, alors ne portez plus de lunettes, dâoreillettes ni de prothĂšses, nâutilisez plus rien qui transforme votre rapport au monde par lâartifice. Enfin on vous impose la fatalitĂ© Vous ĂȘtes embarquĂ©s », on ne peut refuser lâinĂ©luctable marche du progrĂšs. Olivier Rey montre nĂ©anmoins que plus le monde va mal, plus il faut abreuver les populations de promesses Ă©poustouflantes Les promesses transhumanistes ne sont pas destinĂ©es Ă se rĂ©aliser. Mieux vaut donc ne pas perdre son temps Ă sâĂ©merveiller ou sâĂ©pouvanter du futur quâelles dessinent. Leur vĂ©ritable nocivitĂ© est ailleurs elle rĂ©side dans leur facultĂ© Ă captiver lâesprit, Ă le divertir de ce dont il devrait se soucier. Pour faire face Ă ce qui nous attend, lâurgence serait de diminuer notre dĂ©pendance Ă la technologie » 6. PrĂ©sentĂ© comme le choix par lequel on surpasserait une nature limitĂ©e pour se faire crĂ©ateur affranchi des servitudes biologiques, le transhumanisme prĂ©tend cependant ĂȘtre une fatalitĂ©. Câest du moins sur cet apparent dĂ©terminisme que se fonde lâaspect messianique de cette idĂ©ologie. Ă bien des Ă©gards le transhumanisme sâinscrit dans la droite ligne des matĂ©rialismes historiques et biologiques qui ont prĂ©sidĂ© aux idĂ©ologies du XXe siĂšcle. Ainsi la rĂ©duction matĂ©rialiste sâaccomplit par cette double rĂ©duction de toute spiritualitĂ© Ă de la matiĂšre et de toute matiĂšre Ă de lâinformation. Tout nâest que Data et ce Data nous gouverne. VoilĂ sur quel paradigme mĂ©caniciste elle se fonde chez Marvin Minsky, pour qui le cerveau se rĂ©sume Ă une machine de viande ». Si lâon envisage la machine comme un dispositif conçu pour accomplir une tĂąche de maniĂšre optimale, alors le but notre cerveau en tant que machine de viande » est dâaccroĂźtre au maximum nos capacitĂ©s cognitives. AmĂ©liorer notre potentiel computationnel serait notre devoir, ou du moins notre raison dâĂȘtre, impliquant de tout mettre en Ćuvre pour fonctionner le plus longtemps et le plus efficacement possible. Lâex-Union soviĂ©tique voit donc ses fantasmagories prolongĂ©es par le geste transhumain. Il ne sâagit plus de prendre un corps blessĂ© et de le guĂ©rir mais dâen faire un surhomme. Cet homme futur, que les savants produiront, nous disent-ils, en un siĂšcle, pas davantage, paraĂźt en proie Ă la rĂ©volte contre lâexistence humaine telle quâelle est donnĂ©e, cadeau venu de nulle part laĂŻquement parlant et quâil veut pour ainsi dire Ă©changer contre un ouvrage de ses propres mains. » Ainsi sâexprime Hannah Arendt dans la Condition de lâhomme moderne 1958. Le transhumanisme dĂ©coule en effet dâune rĂ©bellion contre la nature humaine, finie, limitĂ©e, pulsionnelle. Il procĂšde ainsi du mĂȘme mouvement que le collectif LGBTQI ou la logique antispĂ©ciste. RedĂ©finissant les limites de lâhumain, il dessine le visage dâune post-humanitĂ© qui sâavĂšre plutĂŽt ĂȘtre une inhumanitĂ©. ImmergĂ©s dans le Styx afin dâĂȘtre rendus invulnĂ©rables, câest sans doute dans ce refus de la vulnĂ©rabilitĂ© que rĂ©side le talon dâAchille des transhumanistes. Lorsque lâon sait combien lâintelligence Ă©motionnelle des enfants ayant grandi en prĂ©sence dâune personne handicapĂ©e peut se dĂ©velopper, il semble fondamental de prĂ©server ce qui fait le propre de notre humanitĂ©. La vulnĂ©rabilitĂ© de notre incarnation est la condition du prix de lâexistence. Face Ă cette idĂ©ologie de la virtualisation apparaĂźt urgente la contemplation de la PrĂ©sence RĂ©elle⊠qui seule triomphe de la mort. Maylis de BonniĂšres 1 The Transhumanist Declaration. 2 Bruit de fond, Stock, 1986 rééd. Actes Sud, 2001. 3 JC LattĂšs, 2017. 4 DesclĂ©e de Brouwer, 2018. 5 Nouvelles technologies de lâinformation et de la communication. 6 Ibid. © LA NEF n°312 Mars 2019
Le deal Ă ne pas rater Cartes PokĂ©mon sortie dâun nouveau coffret Ultra Premium ... Voir le deal philo Z'amis Forum des citoyens Philosophie 3 participantsAuteurMessageMorgan Kane******Sujet Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Sam 11 Nov - 1138 De Paul Valery, aprĂšs la premiĂšre guerre mondiale Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, dâempires coulĂ©s Ă pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siĂšcles avec leurs dieux et leurs lois, leurs acadĂ©mies et leurs sciences pures et appliquĂ©es, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous apercevions Ă travers lâĂ©paisseur de lâhistoire, les fantĂŽmes dâimmenses navires qui furent chargĂ©s de richesse et dâesprit. Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, aprĂšs tout, nâĂ©taient pas notre Ninive, Babylone Ă©taient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence mĂȘme. Mais France, Angleterre, Russie... ce seraient aussi de beaux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que lâabĂźme de lâhistoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons quâune civilisation a la mĂȘme fragilitĂ© quâune vie. Les circonstances qui enverraient les Ćuvres de Keats et celles de Baudelaire rejoindre les Ćuvres de MĂ©nandre ne sont plus du tout inconcevables elles sont dans les nâest pas tout. La brĂ»lante leçon est plus complĂšte encore. Il nâa pas suffi Ă notre gĂ©nĂ©ration dâapprendre par sa propre expĂ©rience comment les plus belles choses et les plus antiques, et les plus formidables et les mieux ordonnĂ©es sont pĂ©rissables par accident ; elle a vu, dans lâordre de la pensĂ©e, du sens commun, et du sentiment, se produire des phĂ©nomĂšnes extraordinaires, des rĂ©alisations brusques de paradoxes, des dĂ©ceptions brutales de lâĂ©vidence. Je nâen citerai quâun exemple les grandes vertus des peuples allemands ont engendrĂ© plus de maux que lâoisivetĂ© jamais nâa créé de vices. Nous avons vu, de nos yeux vu, le travail consciencieux, lâinstruction la plus solide, la discipline et lâapplication les plus sĂ©rieuses, adaptĂ©s Ă dâĂ©pouvantables desseins. Tant dâhorreurs nâauraient pas Ă©tĂ© possibles sans tant de vertus. Il a fallu, sans doute, beaucoup de science pour tuer tant dâhommes, dissiper tant de biens, anĂ©antir tant de villes en si peu de temps ; mais il a fallu non moins de qualitĂ©s morales. Savoir et Devoir, vous ĂȘtes donc suspects ?_________________Tout smouales Ă©taient les borogoves NellyAdminSujet Re Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Sam 18 Nov - 1511 Morgan Kane a Ă©crit Je nâen citerai quâun exemple les grandes vertus des peuples allemands ont engendrĂ© plus de maux que lâoisivetĂ© jamais nâa créé de vices. Nous avons vu, de nos yeux vu, le travail consciencieux, lâinstruction la plus solide, la discipline et lâapplication les plus sĂ©rieuses, adaptĂ©s Ă dâĂ©pouvantables desseins. Dur, ton texte !Les vertus du peuple allemand... Faut-il les appeler ainsi ? Tout le peuple est-il responsable ? Certes, un tarĂ© bien entourĂ© a Ă©tĂ© dĂ©mocratiquement Ă©lu, mais ne faisons-nous pas les mĂȘme erreurs, nous autres Français, bien moins vertueux ?Combien d'Ă©lecteurs auraient peu imaginer l'horreur qui s'en est suivie ? Morgan Kane a Ă©crit Tant dâhorreurs nâauraient pas Ă©tĂ© possibles sans tant de vertus. Il a fallu, sans doute, beaucoup de science pour tuer tant dâhommes, dissiper tant de biens, anĂ©antir tant de villes en si peu de temps ; mais il a fallu non moins de qualitĂ©s morales. Savoir et Devoir, vous ĂȘtes donc suspects ? Tu sais bien que le peuple suit celui qui parle bien ! Tellement de gens se font avoir eux-mĂȘmes en toute honnĂȘtetĂ© vertu en espĂ©rant vivre mieux et en croyant que ce qu'on leur dit est bon. Certes, nous sommes tous des Ă©goĂŻstes, quelque part, ce qui n'est pas une vertu, mais la Ă toi InvitĂ© et reviens nous voir souvent. Pestoune***Sujet Re Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Mer 17 Juin - 530 Nous l'avons toujours su mais il faut rĂ©guliĂšrement des piqĂ»res de rappel. Ce qu'il se passe en ce moment, c'en est une aussi. On assiste Ă l'effondrement mondial de l'Ă©conomie, du monde du travail. Un petit virus de rien a mis Ă terre le monde de l'entreprise. Des tas d'entreprises ne se relĂšveront pas entrainant Ă leur suite des ouvriers qui se retrouveront sans emploi. Aujourd'hui on nous demande de travailler plus pour compenser les pertes financiĂšres. Certes mais comment faire quand il n'y a plus de travail. Un monde se meurt. Qu'en renaĂźtra-t'il ? Morgan Kane******Sujet Re Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Mer 17 Juin - 610 Pestoune a Ă©crit Nous l'avons toujours su mais il faut rĂ©guliĂšrement des piqĂ»res de rappel. Ce qu'il se passe en ce moment, c'en est une aussi. On assiste Ă l'effondrement mondial de l'Ă©conomie, du monde du travail. Un petit virus de rien a mis Ă terre le monde de l'entreprise. Des tas d'entreprises ne se relĂšveront pas entrainant Ă leur suite des ouvriers qui se retrouveront sans emploi. Aujourd'hui on nous demande de travailler plus pour compenser les pertes financiĂšres. Certes mais comment faire quand il n'y a plus de travail. Un monde se meurt. Qu'en renaĂźtra-t'il ? Compte tenu du rĂšgne de la finance et du marchĂ©, une tentative dĂ©sespĂ©rĂ©e de reconstruire le monde d'avant ..... jusqu'Ă la catastrophe finale .... Ce forum ne faisant pas de politique politicienne, je n'en dis pas plus. _________________Tout smouales Ă©taient les borogoves Pestoune***Sujet Re Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Mer 17 Juin - 820 Morgane Kane a Ă©crit Ce forum ne faisant pas de politique politicienne, je n'en dis pas plus je l'avais bien compris en vous lisant et tant mieux c'est pourquoi je n'ai pas approfondi ma pensĂ©e. NĂ©anmoins ce n'est pas politique de dire qu'on assiste Ă un effondrement du monde tel que nous l'avons connu. Mais que hĂ©las les dirigeants mondiaux continuent de s'accrocher Ă ce modĂšle. Il est temps de penser autre chose. Ce serait un travail commun Ă faire entre tous les pays. Un travail collĂ©gial qui donnerait une autre direction Ă l'humanitĂ©. Mais il faut que l'effondrement soit total pour que l'homme accepte la dĂ©faite. Il faut que le monde souffre pour renaĂźtre. C'est le triste constat de notre Histoire humaine. NellyAdminSujet Re Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Mer 17 Juin - 1259 Pestoune a Ă©crit Morgane Kane a Ă©crit Ce forum ne faisant pas de politique politicienne, je n'en dis pas plus je l'avais bien compris en vous lisant et tant mieux c'est pourquoi je n'ai pas approfondi ma pensĂ©e. NĂ©anmoins ce n'est pas politique de dire qu'on assiste Ă un effondrement du monde tel que nous l'avons connu. Mais que hĂ©las les dirigeants mondiaux continuent de s'accrocher Ă ce modĂšle. Il est temps de penser autre chose. Ce serait un travail commun Ă faire entre tous les pays. Un travail collĂ©gial qui donnerait une autre direction Ă l'humanitĂ©. N'est-ce pas utopique ? Nous ne sommes mĂȘme pas en mesure de nous entendre dans le mĂȘme pays, d'ĂȘtre solidaires en Europe pour faire front. Pestoune a Ă©crit Mais il faut que l'effondrement soit total pour que l'homme accepte la dĂ©faite. Il faut que le monde souffre pour renaĂźtre. C'est le triste constat de notre Histoire humaine. _________________Bienvenue Ă toi InvitĂ© et reviens nous voir souvent. Pestoune***Sujet Re Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Mer 17 Juin - 1408 Nelly a Ă©crit N'est-ce pas utopique ? Nous ne sommes mĂȘme pas en mesure de nous entendre dans le mĂȘme pays, d'ĂȘtre solidaires en Europe pour faire front. D'oĂč mon emploi du conditionnel Contenu sponsorisĂ©Sujet Re Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Page 1 sur 1 Sujets similaires» SOMMES NOUS ENCORE CAPABLES DE NOUS SENTIR RESPONSABLES» Sommes nous responsables de ce que nous sommes ? » ĂTRE ZEN LE SAVONS NOUS?» Du coq Ă l'Ăąne, comportements et instincts, oĂč en sommes nous?» Philosophie et MediasPermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumphilo Z'amis Forum des citoyens PhilosophieSauter vers
Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles, ValĂ©ry. Commentez. âą Cette phrase est tirĂ©e de La crise de l'esprit », un texte figurant dans les Essais quasi politiques » publiĂ©s dansVariĂ©tĂ© Tome I, page 988 des Ćuvres en PlĂ©iade. La crise de l'esprit » est constituĂ©e par deux lettres » originellement parues en anglais dans une revuelondonienne en 1919. La version française paraĂźtra la mĂȘme annĂ©e dans la Nouvelle Revue Française. La phrase citĂ©eest la premiĂšre phrase de la premiĂšre de ces deux lettres.âą La crise de l'esprit » paraĂźt au lendemain de la PremiĂšre Guerre mondiale, guerre qui â outre le fait qu'elleoccasionna plus de huit millions de morts â provoqua une profonde crise de la conscience ValĂ©ry, cette guerre a montrĂ© que la civilisation europĂ©enne pourrait sombrer comme l'ont fait dans le passĂ©des civilisations parmi les plus brillantes Elam, Ninive, Babylone Ă©taient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu designification pour nous que leur existence mĂȘme. Mais France, Angleterre, Russie... ce seraient aussi de beaux aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que l'abĂźme de l'histoire est assez grand pour tout lemonde. Nous sentons qu'une civilisation a la mĂȘme fragilitĂ© qu'une vie. Les circonstances qui enverraient les oeuvresde Keats et celles de Baudelaire rejoindre les oeuvres de MĂ©nandre ne sont plus du tout inconcevables elles sontdans les journaux. »Mais ValĂ©ry ne s'arrĂȘte pas Ă cette constatation somme toute banale. Il s'arrĂȘte sur le fait que ce qui vient de sepasser nous conduit Ă remettre en cause un certain nombre de valeurs Les grandes vertus du peuple allemand ont engendrĂ© plus de maux que l'oisivetĂ© n'a créé de vices. Nous avons vu,de nos yeux vu, le travail consciencieux, l'instruction la plus solide, la discipline et l'application les plus sĂ©rieusesadaptĂ©s Ă d'Ă©pouvantables desseins. Tant d'horreurs n'auraient pas Ă©tĂ© possibles sans tant de vertus. Il a fallu,sans doute, beaucoup de science pour tuer tant d'hommes, dissiper tant de biens, anĂ©antir tant de villes en si peude temps; mais il a fallu non moins de qualitĂ©s morales. Savoir et Devoir, vous ĂȘtes donc suspects?»Un nouvel ordre est Ă instaurer; tĂąche difficile car deux dangers ne cessent de menacer le monde l'ordre et ledĂ©sordre.»La seconde lettre et la longue note ajoutĂ©e Ă La crise de l'esprit » s'interrogent sur le devenir de l'Europe Or, l'heure actuelle comporte cette question capitale l'Europe va-t-elle garder sa prééminence dans tous lesgenres ? L'Europe deviendra-t-elle ce qu'elle est en rĂ©alitĂ©, c'est-Ă -dire un petit cap du continent asiatique? Oubien l'Europe restera-t-elle ce qu'elle paraĂźt, c'est-Ă -dire la partie la plus prĂ©cieuse de l'univers terrestre, la perle dela sphĂšre, le cerveau d'un vaste corps?» L'histoire, d'une certaine façon, a dĂ©jĂ partiellement rĂ©pondu Ă cette question.. »
Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, dâempires coulĂ©s Ă pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siĂšcles avec leurs dieux et leurs lois, leurs acadĂ©mies et leurs sciences pures et appliquĂ©es, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous apercevions Ă travers lâĂ©paisseur de lâhistoire, les fantĂŽmes dâimmenses navires qui furent chargĂ©s de richesse et dâesprit. Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, aprĂšs tout, nâĂ©taient pas notre affaire. Ălam, Ninive, Babylone Ă©taient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence mĂȘme. Mais France, Angleterre, Russie. .. ce seraient aussi de beaux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que lâabĂźme de lâhistoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons quâune civilisation a la mĂȘme fragilitĂ© quâune vie. Les circonstances qui enverraient les Ćuvres de Keats et celles de Baudelaire rejoindre les Ćuvres de MĂ©nandre ne sont plus du tout inconcevables elles sont dans les journaux. Paul ValĂ©ryLe Dico des citations
nous autres civilisations nous savons maintenant que nous sommes mortelles